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Observation de la campagne présidentielle : Mourakiboun se mobilise

Après l’Isie, Mourakiboun vient, lui aussi, de dévoiler sa campagne d’observation et du contrôle du paysage électoral dans toutes ses expressions les plus manifestes. Hier, lors d’une conférence de presse à Tunis, ce réseau associatif a exposé, projections à l’appui, sa méthodologie et ses outils de monitoring qu’il disait confiant quant à leur efficacité à plus d’un titre. Son président Mohamed Marzouk nous a parlé de ce qu’il appelle «collecte parallèle des voix» (PVT), une technique déjà utilisée en 2014 et qui a, selon lui, prouvé son efficacité et la célérité avec laquelle ont été alors gérées  les données et les statistiques le jour du scrutin aussi bien pour les législatives, présidentielles que pour les dernières municipales 2018.

«Ce succès que nous avons, d’ailleurs, réalisé par le passé nous a conduits à continuer sur la même lancée, en gardant cette même méthode d’observation pour l’actuelle campagne présidentielle anticipée», relève-t-il. L’échantillon représentatif adopté couvre 1001 bureaux de vote sur un ensemble de 13446, et dont la représentativité géographique sera respectée à quatre niveaux, à savoir le gouvernorat, la circonscription électorale, la délégation et le secteur (Imada). D’autant plus que Mourakiboun compte 3000 observateurs accrédités auprès de l’Isie, actuellement mobilisés sur le terrain, à l’intérieur du pays et à l’étranger. Pourquoi le PVT ? Parce qu’il s’agit, d’après M. Marzouk, d’un mécanisme du contrôle des plus fiables qui cherche à recueillir, le plus rapidement possible, des informations électorales d’une façon instantanée, dans le temps et dans l’espace. Le jour «J», soit le 15 de ce mois, cette technique «PVT», précise-t-il encore, servira aux observateurs du réseau de pouvoir rendre compte de  l’opération électorale, dans ses moindres détails : l’heure d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote, le déroulement du scrutin, le dépouillement des résultats. Cette technique permettra également de publier des statistiques représentatives à l’échelle nationale, à même de tabler sur des pronostics préliminaires vérifiables, avec une marge d’erreur si faible et variable d’un candidat à l’autre. «Ce qui nous permet, entre autres, de nous assurer par la suite des résultats officiels de l’Isie», affirme-t-il, soulignant que son équipe d’observateurs sont déjà formés pour savoir relever, minutieusement, leurs rapports de mission avec une manière autant rapide qu’instantanée. Une chose est sûre, nuance-t-il, la méthode «PVT» est différente de celle du sondage d’opinions. Notre objectif, résume-t-il, est de rendre le citoyen-électeur au courant de ce qui se passe, à temps, le jour du scrutin. «Cela est de nature à rétablir sa confiance et lui éviter le doute dans les résultats finaux, le but étant d’alléger les tensions et préserver la paix sociale», conclut-il. 

«Rasd 2», c’est quoi ?

Autre méthode d’observation, dans sa deuxième version, n’est pas aussi de moindre importance. Elle s’appelle plateforme d’influence-média électorale dont M. Mansour  Ayouni, membre fondateur de Mourakiboun, se présente comme chercheur spécialisé. C’est un nouveau domaine, explique-t-il, de lecture du paysage électoral et sa dynamique dialectique dans les médias et sur les réseaux sociaux. Baptisé «Rasd 2», ce projet a été aussi expérimenté lors des législatives et présidentielles 2014. Une manière, précise-t-il, de faire une lecture analytique, sur fond des données chiffrées, du contenu électoral, du discours politique déclaré et non déclaré, du programme propre à chaque candidat dans sa course vers Carthage. De même, l’impact des internautes et les usagers des réseaux sociaux et leur réactivité par rapport à l’offre électorale. Le tout, développe-t-il, en se basant sur des indicateurs de la présence virtuelle des candidats et la qualité de couverture de ces médias sociaux. L’on peut dire que cette méthode présente, par ailleurs, une carte d’influence média électorale et les scénarios possibles de son évolution dans le temps, afin de pouvoir identifier les éventuels risques qui pèsent sur le déroulement de la campagne électorale et leur impact sur le choix de l’électeur potentiel. A cela s’ajoutent d’autres risques d’atteinte à la paix sociale. «Une telle technique se voulant être une radioscopie de l’image électorale visant à tenir informé le citoyen-électeur des différentes étapes de la campagne, les messages y véhiculés et ses attentes électorales», indique-t-il.

Notons, ici, que Mourakiboun compte élaborer un premier rapport d’observation à mi-parcours de l’actuelle campagne présidentielle anticipée et un deuxième à son terme, le jour du scrutin. Idem, une conférence de presse est prévue à la fin de ce marathon.

Kamel FERCHICHI

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